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SOCIETE

PUNAISES DE LIT :

PEUT-ON (ENCORE) DORMIR TRANQUILLE?

Depuis plusieurs semaines, on ne parle que d'elles. Faut-il avoir peur de ces nuisibles qui envahissent maisons, transports, écoles et hôtels

LA GENÈSE DES PUNAISES

Jusqu'au milieu des années 90, elles avaient quasiment disparu des pays en développement. Mais, avec la démocratisation du voyage longue distance et la résistance à certains pesticides ou leur interdiction, elles ont proliféré. En France, on estime que le point de départ de la colonisation de ces insectes est la Coupe du monde de foot 1998, avec le brassage de voyageurs. Depuis. cela a progresse, certes doucement, mais de façon régulière.

Certains diront qu'il ne faut pas chercher la petite bête, d'autres, de plus en plus nombreux, commencent à paniquer devant l'emballement médiatique.

Les punaises de lit, ces petits insectes parasites qui se nourrissent de sang, principalement la nuit, et affectionnent les endroits sombres et calmes, font souffler un vent de psychose dans les foyers français.

Matelas et sommiers sont leur logis, et leur présence affole notre pays, au point que le sujet est presque En 2019, le cocker Nova s'entraîne à la détection dans une caserne Campagne de désinfection préventive d'un tram niçois. devenu une affaire d'État.

Lors de la réunion interministérielle du 6 octobre, le gouvernement s'est contenté de dresser un simple Constat, quand, dans le même temps, le ministère de l'Éducation a annoncé la fermeture de cing établissements scolaires, à cause d'infestations. Les raisons de s'inquiéter de cette invasion > touchent forcément davantage ceux qui en sont victimes.

Qu'en est-il sur le terrain ?

D'après une enquête Ipsos, réalisée en juillet, pour l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), un foyer français sur dix a été la cible d'une attaque de punaises de lit, entre 2017 et 2022.

L'entreprise Badbugs, spécialisée dans la lutte contre les nuisibles, estime que 4,7 millions de Français ont été confrontés au problème. ll y a les piqúres, bien évidemment, explique Nicolas Roux de Bezieux, co-fondateur de Badbugs, lui-même victime de punaises de lit durant neuf mois. Il ya aussi l'isolement. On n'ose plus aller chez des amis, on n'ose plus inviter chez soi. Et on n'ose pas en parler. Les punaises de lit ont donc un impact psychologique et financier. mais heureusement ne transmettent pas de maladie.

UNE MENACE POUR LES J.O.?

Or, ces bestioles ont développé une plus grande résistance aux insecticides et l'augmentation des voyages a favorisé leur importation, par le biais des vêtements et des bagages. Jimmy Fallon, célèbre animateur du Tonigbt Sbow, aux Etats-Unis, qui s'est récemment moqué de la psy chose en France, n'a pas eu besoin de traverser l'Atlantique pour être confronté à cette invasion. New York, notamment, est l'une des villes, avec Chicago, la plus touchée par le phénomène depuis 2010. À l'époque, Niketown, la célèbre boutique de sport de Big Apple, avait dû fermer ses portes pour

Si, en France, nous ne sommes pas encore arrivés à de telles mesures, une menace économique pointe le bout de sa patte. Les punaises de lit vont-elles venir perturber les Jeux olympiques, I'été prochain ? Il faut, en moyenne, deux mois et demi pour éradiquer une infestation poursuit Nicolas Roux de Bezieux. Mais quand la prise en charge est rapide, le traitement permet de s'en débarrasser en un mois, » T.G

News

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DESINFECTION, DESINSECTISATION ET DERATISATION

L’enjeu de la lutte contre les nuisibles

La lutte contre les nuisibles est un enjeu sanitaire pour les sociétés contemporaines. C’est ce qu’ont rappelé les dirigeants de la CS3D (Chambre syndicale désinfection, désinsectisation, dératisation) lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à Paris le 15 janvier. À cette occasion, deux spécialistes ont abordé la maîtrise des populations de souris d’une part et la lutte contre les punaises de lit (un fléau de retour en France) d’autre part. Une façon de rap- peler que ces problèmes doivent être traités par des entreprises spécialisées, faisant appel à du personnel qualifié et formé. L’activité principale des professionnels de la CS3D est la lutte raisonnée

contre les nuisibles en milieu industriel et urbain. C’est l’un de leurs rôles primordiaux que d’éviter ou d’enrayer les infestations dans l’ensemble du patrimoine bâti.

Rappelons que la branche des applicateurs 3D représente en France, un chiffre d’affaires global de plus de 500 millions d’euros, réalisé par plus de 1 200 entreprises (dont certaines également actives dans la propreté) et employant globalement plus de 7 500 salariés.

Bertrand Montmoreau, président de la Cepa (Confédération européenne des entreprises de lutte antiparasitaire), a également expliqué qu’il travaillait sur la normalisation des activités de la 3D

Marc Esculier, président de la CS3D, Brigitte Guillot, secrétaire générale, et Bertrand Montmoreau, président de la Cepa.

au sein d’une commission européenne. L’objectif est de développer un standard européen, basé sur le Certiphyto (lire Services n° 224, décembre, pages 38 à 40). ■

INFOS PRATIQUE: https://youtu.be/GD-5qXiPKPA

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FAITS & GESTES

CERTIFICAT ET AGRÉMENT

Des règles pour l’usage de produits phytopharmaceutiques L’application de produits phytopharmaceutiques nécessite aujourd’hui de disposer pour l’entreprise d’un agrément s’appuyant sur une certifi cation, et pour chaque salarié applicateur, l’obtention d’un certifi cat individuel professionnel. Le décret n° 2011-1325 du 18 octobre 2011 en fi xe les conditions pour les activités de mise en vente, de distribution, d’application et de conseil. Les demandes d’agrément d’entreprise (valable 3 ans puis renouvelable 6 ans) et de certifi cat individuel (valable 5 ans puis renouvelable 5 ans) doivent être effectuées auprès de la DRAAF (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt). En savoir plus : Circulaire FEP n° 2013-11-T08 du 19 novembre 2013. Un produit phytopharmaceutique est un produit composé de substances actives. Il est destiné à l’un des usages suivants : protéger les végétaux contre tous les organismes nuisibles, exercer une action sur les processus vitaux des végétaux, assurer leur conservation, détruire les végétaux indésirables, freiner et prévenir leur croissance. Ainsi, les produits utilisés pour l’activité d’entretien des espaces verts peuvent être concernés, notamment les herbicides et insecticides. Il faut donc bien les différencier des produits biocides dont l’application ne nécessite pas pour l’instant d’agrément de l’entreprise. L’organisme cible du biocide agit contre l’homme ou d’autres produits que des plantes, tandis que celui du produit phyto détruit des plantes. Son utilisation a un but d’hygiène générale ou de santé publique visant la protection de l’homme, les animaux ou l’environnement. Des produits utilisés pour l’activité 3D (désinfection, désinsectisation, dératisation) ou pour la désinfection des locaux peuvent être des biocides.